Maître fais moi peur ! by Carter Brown

Maître fais moi peur ! by Carter Brown

Auteur:Carter Brown [Brown, Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Humour, Littérature australienne
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE 7

La journée commence tard et dans la confusion. Nous finissons de prendre le petit déjeuner vers midi, et ensuite Fran insiste pour aller chercher son sac à la gare des autocars. À son retour, elle insiste également pour changer de tenue, ce qui prend encore une demi-heure. Elle émerge de la chambre à coucher arborant une micro mini qui descend neuf centimètres plus bas environ que ma chemise ne descendait la veille. Mais ces neuf centimètres font toute la différence ; elle a maintenant l’air de sortir d’un film un peu leste et non purement pornographique.

Lorsque nous arrivons enfin à Venise, l’après-midi touche à sa fin et j’en suis encore à me demander où a passé le reste de la journée.

— Qu’allons-nous faire ? demande Fran. Je veux dire, maintenant qu’on est à Venise ? Chercher un gondolier ?

— Venise est une grande ville, je réplique.

— Mais pas aussi grande que Los Angeles. Ou que New York, si on va par-là… Il y a également Londres, en Angleterre, et Paris, en France. Il existe de nombreuses grandes villes, et la plupart sont beaucoup plus grandes que Venise, pas vrai ?

— Je veux dire que ça va nous prendre un certain temps pour trouver Roger Arlen, je réplique d’une voix grinçante.

— Pourquoi ?

— Parce que nous ne savons pas par où commencer.

— Qui est-ce qui ne sait pas ?

— Vous le savez, vous ? je bredouille.

— Évidemment, répond-elle d’un petit air satisfait. Il me l’a dit la nuit dernière.

— Vous ne me l’avez pas dit !

— Vous ne me l’avez pas demandé. (Elle a un haussement d’épaules irrité.) C’est parce que vous êtes idiot, je suppose, ou alors que vous étiez obsédé par le sexe à ce moment-là. Faites votre choix, Rick.

— Alors où le trouve-t-on ? je demande d’une voix étranglée.

— Bay Street, il a dit. Un vieil entrepôt. Ils ont un bail et un très petit loyer, il a dit.

— Ils ont ?

— Il le partage avec un autre gars qui fait des bagnoles.

— Il ne s’appellerait pas Henry quelque chose ?

— Il n’a pas dit de nom.

— Vous êtes sûre qu’Arlen n’a pas parlé de mobiles plutôt ?

Elle réfléchit un moment.

— Peut-être, me concède-t-elle à contrecœur. Mais qui a jamais entendu parler d’un mobile ? Qu’est-ce que c’est ? Une espèce d’automobile à une seule roue ?

— Un mobile, en principe, c’est une œuvre d’art, je lui explique. Ils pendent du plafond, et alors le vent les fait tournoyer, ou encore ils sont posés par terre et mus par l’électricité.

— Vous me faites marcher ? demande-t-elle. Quel genre de dingue voudrait des trucs comme ça dans son appartement ?

— Voilà une bonne question, j’acquiesce. Et maintenant, vous ne pourriez pas la boucler jusqu’à ce qu’on trouve Bay Street ?

Je trouve Bay Street environ dix minutes plus tard. Dans la rangée de bâtisses délabrées qui bordent la rue, il n’y en a qu’une qui soit assez grande pour avoir servi d’entrepôt. Elle a été repeinte en bleu électrique, si bien qu’elle se détache du reste tel un monument permanent élevé au mauvais goût.



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